Vingt années de pratique et de recherche — en passant par l’art du raku et celle de la porcelaine — pour voir évoluer le geste.
Cela fait dix ans qu’Hélène Raynal pratique cette technique et celle-ci découle d’une volonté première : traduire sur l’objet l’illusion de l’encre calligraphiée sur le papier.
Pour ce faire, pour conserver l’exactitude du trait calligraphié, pas moins de trois cuissons sont nécessaires. On les identifiera ici dans le thème de l’objet, puis de l’émaillage et enfin dans celui du trait.
Nous avons parlé de l’objet. L’objet est en faïence, de forme simple, pure, paré à satisfaire une utilisation quotidienne. Mais c’est également une surface d’accueil. Une surface au service du céramiste, étudiée pour recevoir le trait, ou l’accomplissement du geste.
L’émaillage. Également fondamental, il tend à parfaire l’illusion recherchée. Blanc, satiné, mate : Hélène Raynal travaille son émail de façon à retrouver un aspect qui rappelle la texture du papier. Le tressaillage de la faïence, lui aussi, rappelle la trame du parchemin.
Mais tout ou presque, ensuite, est histoire d’instinct. Le trait... Il s’agit d’un geste. C’est un geste chorégraphique qui suit un élan interne, viscéral. Un micro mouvement, une danse qui ne porte aucune analyse, mais qui caresse l’objet, aussi simplement que gîte la ramure des arbres, au bon vouloir du vent.
Ses objets sont un ciel sur lequel Hélène Raynal vient mettre des mots. Elle nous dévoile son abécédaire, un alphabet bien à soi. Accordez de l’attention à son trait, et vous voyagez dans un univers étrange, basculez soudainement d’une représentation abstraite vers un monde onirique ! un monde humain, minéral, végétal — une invitation à la rêverie. C’est le langage des nuages, une paréidolie mystérieuse conduite par nos instincts. Il n’est qu’au plaisir de chacun d’en reconnaître, dans l’unicité de chaque pièce, la forme et la signification.
Antonin Aliès , écrivain.
Vingt années de pratique et de recherche — en passant par l’art du raku et celle de la porcelaine — pour voir évoluer le geste.
Cela fait dix ans qu’Hélène Raynal pratique cette technique et celle-ci découle d’une volonté première : traduire sur l’objet l’illusion de l’encre calligraphiée sur le papier.
Pour ce faire, pour conserver l’exactitude du trait calligraphié, pas moins de trois cuissons sont nécessaires. On les identifiera ici dans le thème de l’objet, puis de l’émaillage et enfin dans celui du trait.
Nous avons parlé de l’objet. L’objet est en faïence, de forme simple, pure, paré à satisfaire une utilisation quotidienne. Mais c’est également une surface d’accueil. Une surface au service du céramiste, étudiée pour recevoir le trait, ou l’accomplissement du geste.
L’émaillage. Également fondamental, il tend à parfaire l’illusion recherchée. Blanc, satiné, mate : Hélène Raynal travaille son émail de façon à retrouver un aspect qui rappelle la texture du papier. Le tressaillage de la faïence, lui aussi, rappelle la trame du parchemin.
Mais tout ou presque, ensuite, est histoire d’instinct. Le trait... Il s’agit d’un geste. C’est un geste chorégraphique qui suit un élan interne, viscéral. Un micro mouvement, une danse qui ne porte aucune analyse, mais qui caresse l’objet, aussi simplement que gîte la ramure des arbres, au bon vouloir du vent.
Ses objets sont un ciel sur lequel Hélène Raynal vient mettre des mots. Elle nous dévoile son abécédaire, un alphabet bien à soi. Accordez de l’attention à son trait, et vous voyagez dans un univers étrange, basculez soudainement d’une représentation abstraite vers un monde onirique ! un monde humain, minéral, végétal — une invitation à la rêverie. C’est le langage des nuages, une paréidolie mystérieuse conduite par nos instincts. Il n’est qu’au plaisir de chacun d’en reconnaître, dans l’unicité de chaque pièce, la forme et la signification.
Antonin Aliès , écrivain.